Le temps de Carême
Du mercredi des Cendres (5 mars) au Mercredi Saint (16 avril) La fête de Pâques est, pour les chrétiens, le sommet de l’année liturgique. En nous avançant pour recevoir les cendres, nous prendrons, en Église et à l’appel de Dieu, le départ de notre marche préparatoire à ces fêtes pascales.
40 est, dans la Bible, le chiffre symbolique du temps, tout à la fois de l’épreuve et de la révélation de l’amour de Dieu. Luc 4 rappellera les 40 jours où Jésus fut conduit par l’Esprit à travers le désert et fut mis à l’épreuve par le Diable. Il revivait ainsi les 40 ans de la traversée du peuple hébreu sous la conduite de Moïse. En donnant PLACE A LA PRIÈRE, AU JEUNE ET AU PARTAGE, ce temps chrétien du Carême (en latin, quarante jours) est ainsi le temps de l’épreuve, mais aussi de la présence aimante de Dieu à son peuple ; il nous conduit, à la suite du Christ, jusqu’à Pâques.
Cette marche y prépare les catéchumènes et l’ensemble du Peuple de Dieu.
Les catéchumènes : après un cheminement avec leur équipe d’accompagnement, notre Évêque leur adressera, cette année à Loudéac, l’appel décisif au premier dimanche de Carême (9 mars). D’étape en étape, ils découvrent dans leur vie ce qui a besoin d’être guéri, et aussi ce qui est bon pour l’affermir. Au cœur de la Veillée pascale (19 avril), ils recevront les trois sacrements de l’initiation chrétienne : le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie.
Les fidèles, baptisés et confirmés, sont invités, en communion avec les catéchumènes, à revenir à la source de leur propre initiation chrétienne. Conviés à bénéficier du sacrement de pénitence-réconciliation, renouvelant leur profession de foi baptismale durant la Veillée pascale, ils y puiseront la grâce d’un nouveau départ, d’une vie baptismale plus évangélique, plus dynamique, plus contagieuse ! Spirituelle, la conversion intérieure engage aussi nos comportements : chacun pourra donner sa profondeur à l’exigence d’une solidarité envers ceux qui sont dans la détresse ou le besoin (ainsi, la quête pour le CCFD-Terre solidaire, au 5e dimanche, 6 avril) et prendre mieux en compte celles et ceux qu’oublient ou méprisent nos sociétés et notre monde.
À l’écoute de la Parole de Dieu dont la richesse se dévoile spécialement au fil des cinq dimanches du Carême, tous peuvent percevoir la même Bonne Nouvelle d’un Dieu qui prend patience et ne cesse de faire miséricorde. Même si, comme le notait la lettre de nos Évêques au peuple de Dieu le 10 novembre dernier, nous sommes dans un contexte d’ombre et de lumière (§3), n’oublions pas, dans le cadre de cette année jubilaire, les étincelles de vie qui viennent déjà consolider notre espérance, au sein d’UN MONDE QUI RESTE AIMÉ DE DIEU : Il nous a aimés, titrait la récente exhortation du Pape François ! Fragiles comme les cendres dont nos fronts seront marqués, nous sommes par le même geste marqués de la grâce d’un Dieu qui nous appelle, sans nous décourager, à laisser renouveler nos vies : quitter le monde des apparences, jeûner du superflu pour le partage et nous recentrer sur le Christ… À tous, BELLE MONTÉE VERS PÂQUES !
Robert Josse