La communion des Saints Enregistrer au format PDF

Lundi 1er novembre 2021

La communion des saints

À propos de la Toussaint

Le dimanche 10 octobre dernier, une petite trentaine de veufs et veuves était réunie à Querrien pour un temps de partage, de réflexion et de prière. Ceux-ci m’avaient demandé de leur parler du veuvage. J’ai leur ai avoué que j’en étais bien incapable. J’ai échangé ce sujet pour un autre, la communion des saints. Ils m’ont dit que cela leur avait été profitable.

Dans cette expression, le mot communion ne veut pas dire l’hostie. La communion, c’est le partage d’une réalité qui nous est commune. On dira par exemple : être en communion, faire communion.

Les premiers chrétiens se disaient en communion parce qu’ils partageaient la même vie dans l’Esprit Saint. Ils partageaient la même Parole de Dieu, les mêmes sacrements dont la même eucharistie. Puis des choses, ils sont passés aux personnes. Les chrétiens sont en communion les uns avec les autres par le partage des réalités saintes. Celles-ci nourrissent entre eux comme une solidarité.

C’est ainsi que les premiers chrétiens s’appelaient entre eux « les saints ».

Au Ve siècle l’expression de la communion des saints est entrée dans le Credo pour désigner l’Église.« Je crois en l’Église, à la communion des saints. »

L’Église en qui nous croyons, est bien plus vaste que la seule Église de la terre. Elle unit dans une même communion, les chrétiens en marche vers la vie éternelle, nos défunts qui se préparent à la rencontre totale avec Dieu, nos défunts parvenus à la communion totale avec Dieu. Ce sont là, non pas trois Églises mais trois manières distinctes d’être disciples. Autrefois on aurait parlé de la terre, du purgatoire et du paradis. Entre ces trois catégories de disciples, il y a un tissu de relations, une vraie solidarité qui se forme entre les vivants et ceux qui sont décédés. Il se fait comme un échange d’amour entre eux et nous. Comment se traduit-il ?

• Ceux qui sont dans la communion totale avec Dieu le prient pour ceux qui sont encore en chemin. Vous connaissez la phrase de Thérèse de Lisieux : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. »

• Ceux qui marchent vers le ciel, les pèlerins de cette terre, présentent à Dieu leur prière pour les vivants et les morts, pour soutenir les premiers dans leur marche à la suite du Christ, pour accompagner les seconds dans la transfiguration purificatrice qu’est la rencontre face à face de Dieu.

• De manière paradoxale, mais très juste, nous pouvons aussi nous confier à la prière de ceux que nous avons aimés, nos défunts, pour qu’ils intercèdent auprès de Dieu pour nous qui sommes toujours en chemin et qui parfois peinons.

La fête de la Toussaint et celle de nos défunts expriment cette solidarité que la victoire de Jésus sur la mort crée entre tous ses disciples.

Abbé Gérard NICOLE

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