Les SAINTS de nos paroisses
Les SAINTS de nos paroisses
SAINTE BLANCHE (Ste Gwenn) à La Ferrière ( Plémet )
La paroisse de Plémet compte plusieurs chapelles où l’on vénère des saints depuis des siècles.
Et parmi celles-ci, l’une est dédiée à Sainte Blanche et n’est pas très connue. Elle se situe sur le territoire de La Ferrière, au village de Lantenay près du lieu où fut fondée une abbaye bénédictine au XIIe siècle, au bord du Lié, et qui fut rasée à la Révolution. Ste Blanche est plus connue sous le nom de Ste Gwenn (en breton). Elle était arrivée en Armorique (Bretagne actuelle) au Ve siècle avec son mari, St Fragan, chef de clan, venant du Pays de Galles. Débarquant à l’embouchure du Gouët à St Brieuc- Le Légué, alors en cours de fondation. Le clan s’établit dans l’arrière pays au lieu dit Ploufragan (territoire de Fragan ) aujourd’hui. Ste Gwenn (Blanche) donna naissance à trois fils : Jagu (St Jacut), St Guéthennoc (ou Vennec), St Gwénolé, fondateur de l’abbaye de Landévennec dans le Finistère. C’est ainsi que naquit la « légende » évoquant Ste Gwenn avec trois seins pour nourrir ses trois enfants ; elle est ainsi représentée par sa statue à la Vallée des Saints à Carnoët. Puis la tradition nous dit qu’elle donna aussi naissance plus tard à une fille, Ste Klervie. Ainsi tous les membres de la famille sont invoqués comme saints.
« À » la même époque, un autre membre du clan, neveu de Ste Gwenn, l’ermite Ténoc, s’établit au lieu « Lanthenac » ( ermitage de St Tenoc ) où fut érigé un oratoire dédié à Ste Blanche et devenu chapelle aux siècles suivants. L’édifice actuel, un peu oublié, date du XVIIIe siècle et remplace un plus ancien. Le porche actuel du XVIe siècle provient de l’Abbaye de Lanthenac. Outre une belle statue de Ste Blanche du XIVe siècle, la chapelle contient aussi une Vierge à l’enfant, les statues de St Fiacre ( patron des jardiniers ), de St Méen, de St Marc, et un Christ en croix, tous en bois polychrome du XIVe siècle.
Le pardon de Ste Blanche, qui avait lieu le dernier dimanche d’août, a été interrompu il y a une douzaine d’années. Les pèlerins de la paroisse et des alentours venaient prier Ste Blanche
pour demander la guérison des enfants atteints du prurit, une affection de la peau, en leur appliquant de l’eau « miraculeuse » prélevée dans l’une des deux fontaines jumelles. Au moment où nous parlons facilement de déchristianisation, n’oublions pas nos chapelles, parfois perdues dans la campagne, mais qui rappellent la foi populaire de nos aïeux, cette foi qui semble bien renaître aujourd’hui dans certains lieux. Gardons l’espérance !
Michel BLANCHARD, diacre
Saint Sauveur
Saint Sauveur à Plémet
Qui est Saint Sauveur ? Les chrétiens reconnaissent en lui, Jésus, Fils de Dieu venu « sauver » l’humanité. Mais pourquoi placer des édifices religieux sous ce vocable ? Il y a sans doute de nombreuses raisons. Nous connaissons tous des églises, des abbayes, des maisons religieuses. Chez nous, en Bretagne, l’abbaye Saint-Sauveur à Redon ou l’église Saint-Sauveur à Rennes, la chapelle Saint-Sauveur à Plémet et bien d’autres…
La statue représentant Saint-Sauveur à Plémet, de tradition populaire, semble bien naïve. Cette figure
est une représentation très classique du « Père éternel » en habit liturgique, ouvrant ses mains sur le monde, présent à ses pieds sous la forme du globe terrestre, et portant sur la tête la couronne de gloire.
On pourrait s’interroger sur la présence à Plémet de Saint-Sauveur. En consultant les archives, nous remarquons que la chapelle se situe au cœur d’un village appelé Saint-Sauveur-le-Bas, situé près du Lié qui poursuit son cours vers l’Oust et qui conflue avec la Vilaine à Redon. Ce lieu était aussi traversé par l’ancienne voie (ex RN 164) qui traverse la Bretagne centrale, une voie importante qui était donc très fréquentée. Les Archives nous indiquent que se tenait dans ce lieu, un prieuré fondé par les moines de l’Abbaye de Lanthénac, rasé lors de la Révolution de 1789, qui se situait quelques kilomètres plus en aval près du Lié sur la commune de La Ferrière. Or cette abbaye appartenait aux moines Bénédictins qui avaient une vénération particulière pour le Christ, « Sauveur de l’univers » et pour sa mère, Marie, appelée ici « Notre-Dame du Lié ».
Il faut savoir aussi que ce vocable « Saint-Sauveur » a été donné à l’une des quatre grandes basiliques majeures
de Rome : la Basilique de l’évêque de Rome (le Pape), celle du Très-Saint-Sauveur et des Saints Jean-Baptiste et Jean l’Évangéliste ; les autres basiliques étant Saint-Pierre, Saint-Paul-hors-les-Murs et Sainte-Marie-Majeure. Par ailleurs Saint Sauveur est présent dans le monde entier, « Santo Salvatore » en Italie, San Salvador en Espagne, Sant Saviour en Angleterre. Même un État porte ce nom, « San Salvador » en Amérique latine. Plusieurs saints portent aussi ce nom, dont Saint Salvator d’Orta né en Espagne et mort en Sardaigne (Italie) en 1567.
« Un cœur tourné vers le Christ devient un cœur tourné vers les frères. Voilà comment l’amour du Seigneur peut aujourd’hui, prendre visage. Il révèle ainsi Dieu comme Sauveur. » (Soeurs du Très Saint-Sauveur).
Le pardon de St Sauveur, qui donnait lieu, il y a encore quelques années, à de grandes réjouissances populaires, se célèbre toujours dans la chapelle, reconstruite en 1895 et rénovée dans les années 1980, le premier dimanche de juillet.
Michel BLANCHARD
Sainte Elisabeth à Plessala St Udy
Les SAINTS de nos paroisses
SAINTE-ÉLISABETH CHAPELLE SAINTE-ÉLISABETH À SAINT-UDY À PLESSALA
La chapelle Sainte-Élisabeth est un édifice de plan rectangulaire restauré au début du XXe
siècle et encore récemment.
Elle remplace un édifice datant de 1255.
Elle est dédiée à Sainte-Élisabeth du Portugal. Elle fut admirable pour apaiser les discordes entre les rois et pour sa charité envers les pauvres. Après la mort de son mari, le roi Denis, elle revêtit l’habit de sainte Claire et vécut à Coïmbre auprès du couvent des Tertiaires franciscaines qu’elle avait fait construire. Au cours d’un voyage entrepris, en 1336, pour essayer de réconcilier son fils et son petit-fils à Estremoz, elle s’en alla vers le Seigneur. La fête est le 4 juillet.
Le pardon y est toujours fixé à cette date du 1er dimanche de juillet. Autrefois, la messe le matin, les Vêpres l’après-midi et la procession jusqu’à la Croix du Chênot (croix en pierres à la croisée de la route de la Villéon et du chemin de la Forêt Faucheux). Hiver comme été, les forestiers venaient à la messe à 6 heures du matin par les chemins creux et boueux, en empruntant les jetées (sortes de passages pour piétons sur le bord du chemin) et même à travers champs et prés.
L’hiver, ils déposaient les globes dans un appentis chez Jean GICQUEL… Ils regagnaient leur domicile en groupe : les hommes en tête, les femmes ensuite et les jeunes en dernier.