Éditorial
Et revoilà le temps du CARÊME
Les fêtes de Noël-Épiphanie éclairent à présent le temps liturgique, dit ordinaire, depuis le 10

janvier, et pour presque sept semaines. Le 22 février, s’ouvrira le Carême qui nous conduira à Pâques. Le temps liturgique des chrétiens s’est en effet élaboré à partir de l’événement unique qu’est la Pâque de Jésus-Christ, sa victoire sur les puissances multiformes du Mal et de la Mort. Le Carême, mis en place au 4e siècle, dépend de la date de Pâques, fixée le premier dimanche après la nouvelle lune de printemps. Du Mercredi des Cendres au soir au Jeudi Saint, quarante jours, c’est le sens étymologique du terme Carême. Ce chiffre a dans la Bible grande valeur symbolique : il concerne le temps de l’épreuve (durée du Déluge, séjour du peuple de Dieu au désert selon Deutéronome 8,2-3, ou encore les tentations de Jésus au désert), mais aussi le temps de la conversion comme en Jonas 3. Au départ de la marche de 40 jours, un appel de Dieu : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile », nous sera adressé lors de l’imposition des Cendres.
Ce temps prépare les catéchumènes adultes à leur baptême : les évangiles des cinq dimanches de cette année, sont choisis dans cette perspective. Il prépare également tout le peuple chrétien à la fête de Pâques, par une vie chrétienne fortifiée dans la prière, le jeûne et le partage, que nous rappellera l’évangile du Mercredi des Cendres. Tout cela implique une purification, donnant sa place au sacrement de pénitence, du pardon et de la réconciliation. Nous sommes ainsi tous renvoyés à notre baptême, dont nous renouvellerons, au sein de la communauté chrétienne les promesses, lors de la Veillée pascale.
Les baptisés mettent leurs pas dans ceux de Jésus-Christ qui a jeûné au désert et y a été tenté (comme autrefois le peuple de Dieu au désert). Tentés nous-mêmes dans notre humanité, nous devons à notre tour, faire usage de notre liberté pour mieux répondre, en enfants de Dieu, à l’amour tendre et miséricordieux de notre Père. Plus qu’un temps de privations ou d’efforts, comme on le pense souvent, le Carême est d’abord une chance qui nous est offerte, en se laissant réinterroger par la Parole de Dieu, pour mieux accueillir et vivre la Vérité manifestée dans le Christ.
En peuple qui accompagne ses catéchumènes, dans une Église et un monde en crises, ensemble, revenons à la source de notre foi. Voilà un chemin spirituel qui peut remettre le Christ au cœur de nos existences…
Père Robert JOSSE